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Le secret pour être heureux

A l’orée, de la forêt, du pays des terres oubliées, se trouve un village occupé par les hommes.

Et dans la forêt du pays des terres oubliées, se trouve un village occupé par les blaireaux. Ce sont des animaux débonnaires, joueurs et totalement inoffensifs. Les celtes disent d’eux qu'ils sont les sages de la forêt ; chez nous, dans les Pyrénées, on les appelle les petits ours de nos campagnes.

Au village des blaireaux chacun s’occupe de ses affaires.

Au village des hommes, chacun s’occupe des affaires du voisin.

Les hommes vivent le jour, les blaireaux la nuit, ainsi ils ne se croisent jamais.

… Pas tout à fait

 

Ce jour-là, deux blaireaux sortirent avant la nuit. Il y avait le père, il y avait le fils, le fils qui demanda :

«  Dis papa, tu le connais toi, le secret pour être heureux ? »

«Oui je le connais » 

« Tu veux bien me le montrer, dit, tu veux bien ? »

« D'accord, suis moi, je vais te le montrer ».

Les voilà partis, le père devant, le fils derrière. « Allons dans la forêt, y chercher le secret, allons dans la forêt y faire ce qui nous plait »

Parvenus au premier talus, ils se mettent à gratter, à creuser, à terrasser. Les blaireaux font des trous, c’est leur truc les trous !

Au même moment, non loin de là, à l'entrée du village, deux hommes, assis sur un banc, les observent.

-         « Regardez-moi ces blaireaux ! Toujours à faire des trous, des tunnels, des galeries. »

-         « Oui, des trous, des petits, des moyens, des grands... des trous, toujours des trous, des trous, encore des trous. »

-         « Quelle nuisance ces animaux, honte à vous qui faites des trous ! »

« Tu as entendu mon fils ? Rentrons au terrier »

 

Le lendemain ils sortent encore, le père devant le fils derrière.

«Allons dans la forêt, y chercher le secret, allons dans la forêt y faire ce qui nous plait »

 Arrivés au premier arbre, ils s’adossent et piquent un roupillon, un ronron, une jolie sieste. C’est leur truc les siestes !

A l'entrée du village, les deux hommes, assis sur le banc, les observent :

-         « Regardez-moi ces blaireaux ! Toujours à roupiller, à se la couler douce. »

-          « Oui, on les entend ronfler jusqu’ici. »,

-         « Qu’ils sont fainéants ces animaux ! Honte à vous les paresseux ! »

« Tu as entendu mon fils ? Rentrons au terrier »

Le 3ème jour, ils sortent encore, le père devant et le fils derrière.

Faire chanter le public « allons dans la forêt, y chercher le secret, allons dans la forêt y faire ce qui nous plait » 

En chemin, usant de leur flair, ils repèrent les vers de terre, les déterrent, les mangent par paire. C’est leur péché mignon les vers !

Sur le banc, les deux hommes :

-          « Regardez-moi ces blaireaux ! Voilà qu'ils mangent des vers maintenant ! »

-         « Oui, des vers de terre et des vers blancs. »

-         « Qu’ils sont dégoutants ces animaux ! Honte à vous les miséreux ! »

 « Tu as entendu mon fils ? Rentrons au terrier »

 

Le 4ème jour, nos amis blaireaux sortent encore, le père devant et le fils derrière.

« Allons dans la forêt, y chercher le secret, allons dans la forêt y faire ce qui nous plait ».

Arrivés à la première souille, une belle flaque d’eau et de terre, ils se mouillent, se débarbouillent, farfouillent, s'épouillent, se tripatouillent, se chipouillent. C’est leur truc les souilles !

Les hommes !

-          « Regardez-moi ces blaireaux ! Toujours vautrer ! »

-         - « Oui, ils sont tout crotter, tout puants. »

-         - « Qu’ils sont sales ces animaux ! Honte à vous qui traînez dans la boue ! »

-         « Il faut les piéger, les nettoyer, un bon coup de karcher et on en sera débarrasser. » 

« Tu as entendu mon fils ? Rentrons au terrier »

 

De retour, le père blaireau dit à son fils : « Mon fils, tu me demandais le secret pour être heureux. Et bien vois-tu, dans la vie, quoi que tu fasses, quoi que tu dises, tu trouveras toujours des gens pour te critiquer. 

Alors fais comme ton cœur te mène mon fils, et tu seras vraiment heureux."

 

L’histoire est contée, je vais la replacer sous l’arbre où je l’ai trouvé.

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