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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 20:03
4063526561_855112a7d3.jpgTexte également publié sur le site de l'Alliance écologiste indépendante (Michel Chalvet)

Des décisions prises au grenelle de l'environnement sont remise en cause, l'Etat français ne tien pas ses engagements nationaux ni ses obligations au niveau européen en matière de protection de la biodiversité, c'est pourquoi plusieurs plaintes ont été déposées auprès du conseil de l'Europe (pour le grand hamster d'Alsace, l'ours brun...) par des associations de protections de la nature contre la France.

 

 

2010 est déclarée année de la biodiversité, non seulement nous n'en voyons pas les effets mais cela est restrictif car la nature doit bénéficier d'un cdi.

Il est du devoir des hommes de maintenir la diversité animale sur la planète, la France ni coupe pas, la Région non plus, chacun de nous pas d'avantage.

 

L'ours brun ursus arctos au même titre que toutes les espèces Pyrénéennes doit vivre sauvage et libre dans ce massif.

 

Ce ne sera donc possible qu'avec « l'accord » de l'espèce humaine, celle-ci doit par conséquent accepter de changer profondément sa vision du monde sauvage, qu'il soit animal ou végétal, et restreindre la pression qu'elle exerce en permanence sur l'ensemble du vivant.


Dans les Pyrénées l'émotion a prit le pas sur la raison, certains l'entretiennent, ce qui a eu pour conséquence de vouer à l'échec toutes les actions favorables à l'ours.


Pour parvenir à inverser la tendance (émotion/raison) il importe d'analyser les erreurs commises par le passé. Tout d'abord force est de constater que depuis quelques années la question ursine c'est bien souvent faite sans que les Pyrénéens n'y soient préparés ; y être invité est une chose, y être préparé en est une autre.

 

Pourtant, hormis quelques farouches opposants, minoritaires, devant lesquels il ne faut pas céder sans quoi il n'y aura plus jamais d'ours, mais aussi de vautours et autres beautés du règne animal, le plus grand nombre n'est pas un farouche opposant à l'animal sauvage, même quand il s'agit de l'ours. Cependant la préoccupation majeure est ailleurs (emploi), et c'est aussi cela qui génère de l'indifférence quand il est question de l'avenir ursin.

 

Oui l'homme et l'ours peuvent vivre côte à côte !

 

L'Ours est la victime de l'indifférence mais surtout des différents entre pro et anti et cela n'est pas acceptable, d'un côté on le pourchasse, on lui offre du miel au verre pilé, on lui tire dessus, on utilise les médias pour le diaboliser, on dit « non » sans plus de réflexion... de l'autre on le puce, on lui donne un nom, on le réintroduit à grands bruits médiatiques, on accepte sa recapture s'il ne se tien pas sage, on dit « oui » sans plus de réflexion, et on se déchire, on se dispute, on s'accuse. L'émotion je vous dit !

 

Le bon sens nous échappe, l'ours mérite tout simplement de vivre tranquille et libre, comme les hommes, sans le récupérer à des fins égocentrique, médiatique, politique.

 

Pour obtenir un avenir paisible aux ours dans les Pyrénées il faut une volonté quasi unanime de tous les partis, et cette volonté naitra quand la sérénité reviendra.

 

Il convient donc de renouer le contact, dans la paix. Il y a bien trop de tension depuis plusieurs année autour de cette question pour pouvoir agir efficacement,

 

Jusqu'à présent la question ursine a été bien trop discuté sur un plan politique alors qu'il convient de l'aborder aussi par les aspects naturalistes, culturels et philosophiques.

 

Il est bien sur faux de croire que l'ours est coupable de la situation de détresse dans laquelle sont certains éleveurs et bergers, il pourrait ne plus y avoir d'ours dans les Pyrénées que les problèmes de l'élevage perdurerait. il importe donc de persévérer contre la mauvaise foi qui joue sur les émotions.

 

Il est bien sur faux de dire que l'ours n'est pas accepté mais plus juste de souligner qu'il ne l'est plus, la nuance est importante.

Ce qui faisait le quotidien de nos aïeux est devenu exceptionnel, pourtant il était tout à fait commun de rencontrer l'ours en piémont, dans les vergers, près des maisons, comme c'est encore le cas dans les Asturies et les Balkans.

 

Ce qui est un fait ailleurs peut le redevenir chez nous.

 

Nous pouvons y parvenir, voici quelques pistes à explorer :

 

-renouer un vrai contact humain entre pro et anti ours (pro et anti étant toutefois des termes réducteurs), basé sur l'échange, l'écoute et l'entraide,

-aider au maintien des emplois dans les vallées,

-comprendre pourquoi l'ours est rejeté,

-aider à son acceptation,

-éduquer à la nature,

-envisager d'autres modes de chasse que les battues, trop stressante pour la faune et qui ont occasionnés des rencontres imprévus entre ours et chasseurs. Ces incidents ont mis en péril l'avenir de l'ours dans les Pyrénées.

 

Le premier travail est donc de rencontrer les pyrénéens, quasiment au quotidien, en instaurant une relation de confiance par l'intermédiaire de référents résidant dans les mêmes communes, au plus près des préoccupations de chacun.

 

C'est en étant partie intégrante de la vie sociale des valléens que les défenseurs de l'ours légitimeront leurs actions, et sur la durée que s'établira un projet ursin ambitieux a réaliser avec le soutien des habitants de la montagne et ses vallées.

 

L'ours n'appartient à personne, mais son avenir dans le massif nous concerne tous.

 

Nous devrons oeuvrer ensemble pour son retour, en réduisant notre interventionnisme aux maximum : relâcher des ours dans des milieux tranquilles et rien de plus. Puce, balise, nom, sont en trop. Quant on les utilise c'est que le terrain n'est pas prêt pour accueillir « lou Moussu ».

 

  Proposition pour la sauvegarde de l'ours :

 

- acquérir du foncier destiné à devenir des réserves naturelles intégrales,

- envisager la création d'une équipe « naturaliste d'études, d'informations et de surveillances » dont la compétence serait principalement sur les RNI,

- obtenir la fermeture des pistes carrossables dans et à proximités des zones vitales pour l'ours, aux périodes adéquates (périodes sensibles de reproduction et de pré hibernation),

- recenser les passages à grandes faunes sur les axes routiers pour y établir des ralentisseurs et des panneaux incitant l'automobiliste à la prudence,

- soutenir les APN en passant des partenariats de sauvegarde avec elle,

- promouvoir l'éducation à l'environnement et à la nature dans les écoles et collèges

- publier un livret semestriel gratuit « Aquitaine sauvage » à l'attention des habitants de la région et valorisant le patrimoine naturel,

- réfléchir à une réintroduction dans le respect de l'animal,

- intervenir auprès de l'Etat pour favoriser les réintroductions d'ours et notamment de femelles en Béarn, en allégeant au maximum la procédure (puçe, radio...)

- informer de la normalité d'une présence d'ours en piémont,

   

Il faut à la fois répondre à l'avenir de l'ours (sauvegarde) et à l'avenir des hommes (emploi) en axant les initiatives sur la valorisation de la nature :

 

- mettre sur les rails la réouverture de la ligne Pau / Laruns, à l'image du projet Pau / Canfranc en Aspe, « Une voie ferrée pour les habitants de la vallée aux ours » (Ossau).

- envisager la création d'un lycée BTS gestion protection de la nature, en Aspe,

- envisager la création d'un musée de l'ours et des ossalois en Ossau,

- créer un label touristique « favorable à la faune sauvage d'Aquitaine » exigeant, décerné par un jury comportant des représentants de la région et des associations de protections de la nature (à l'attention des gites, communes, éleveurs...),

-créer un partenariat triangulaire entre les régions Asturies, Balkans et Pyrénées instaurant un échange des savoirs faire et engageant des transactions commerciales, touristiques et naturalistes...

 

Il y a bien des défis à relever en ce 21ème siècle, vivre en harmonie avec la nature est l'un des plus beau et des plus impérieux.

 

Michel CHALVET : candidat sur la liste de l'Alliance Ecologiste Indépendante des Pyrénées-Atlantiques, aux régionales de mars 2010.

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